
Message ANMONM pour la Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation du 27 avril 2025
« Le 27 avril marque, chaque année, un temps de recueillement national à la mémoire des victimes et des héros de la déportation.
En cette journée solennelle, nous nous inclinons devant celles et ceux qui ont souffert, résisté, ou péri dans les camps de la mort, broyés par l’idéologie de haine et de négation de l’humanité.
Nous avons le devoir de faire vivre leur mémoire. Non par nostalgie, mais parce que le souvenir éclaire notre présent et nous engage pour l’avenir.
Face aux replis, aux discours de rejet et aux formes modernes de déshumanisation, il nous revient, en tant que compagnons, de porter haut nos valeurs : Honneur, Solidarité et Mémoire.
Vous trouverez ci-dessous un message de Hervé Chabaud, secrétaire général adjoint national et président de la section de la Marne, que nous vous invitons à lire, à partager, à faire résonner autour de vous.
En mémoire des disparus, en fidélité aux survivants, et pour que les générations à venir sachent, comprennent, et se lèvent à leur tour contre l’inacceptable.
Que notre engagement soit mémoire vivante. »
Patrick Sandevoir - Président National
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« Auschwitz-Birkenau, Treblinka, Sobibor, Majdanek, Buchenwald, Dachau, Dora-Mittelbau, Ravensbrück, Flossenbürg, Neuengamme, Neuenbremme, Gusen, Bergen-Belsen, Mauthausen, Gross-Rosen, Sachsenhausen, Bergen-Belsen, Natzweiler-Struthof, Stutthof, l’énumération de ces noms résonne en cette année du quatre-vingtième anniversaire de la libération des camps de concentration nazis et de la fin de la Deuxième Guerre mondiale comme l’écho tragique des maux de l’inhumanité brutale et totale.
Dans cet enfer de toutes les abominations, ont été alignées les composantes de l’abaissement fatal que sont la discrimination, l’exclusion, la persécution, l’humiliation, les privations, l’aliénation, et pour en terminer l’élimination et la crémation. Ceux qui ont survécu à cette machine infernale à broyer ont alors d’abord subi une seconde épreuve déroutante. Comme si au retour, leur pâleur, leur maigreur, leur regard ne signifiaient pas qu’ils revenaient de l’inimaginable. A peine rentrés, on ne les a pas crus, on les a plaints, sans se rendre compte que l’incompréhension du quotidien de leur déportation, les cabossait un peu plus. Les images de l’horreur et les films de cette ignominie ont forcé le temps de la raison.
On s’est risqué à questionner ces revenants de quelque-part, on les a enfin écoutés et ils ont témoigné avec sang-froid et dignité, se libérant un peu du lourd fardeau qui les habitait toujours. Parce qu’ils en avaient fait le serment au revier ( 1) en tenant la main d’un agonisant, sur la place d’appel en soutenant un mourant, au fond d’un tunnel en fermant les yeux d’un gisant.
Ils ont parlé de la montée et de la sortie des wagons où ils étaient entassés jusqu’à être écrasés, de l’accueil des kapos hystériques et de leurs molosses surexcités, des baraquements inhospitaliers et blindés de vermine, de la faim qui tord les entrailles, des épidémies qui déciment dans les rangs, des représailles sanglantes de gardiens assassins, du travail harassant qui abîme et déprime, des crématoires surchauffés aux fumées épaisses, brûlants les cadavres des suppliciés, de la mort en embuscade approchant, des pensées envers les absents.
Ils sont allés dans les écoles, les collèges et les lycées pour expliquer ce qu’ils avaient enduré, dire le sens de leur engagement, mettre en garde contre le réveil de l’hydre du chaos dont les têtes hideuses sommeillent aux portes des ténèbres. Aujourd’hui leurs voix s’éteignent et les derniers témoins nous demandent de transmettre à notre tour leur histoire, au nom de la Mémoire de la nation.
En cette Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation, l’Association nationale des membres de l’ordre national du Mérite (ANMONM), convie ses membres et tous les citoyens à participer aux cérémonies du souvenir en mémoire des martyrs de l’univers concentrationnaire nazi. Devant les monuments, les plaques et les stèles pour tous ceux qui n’ont pas de dernière demeure, au cours d’une veillée à la lumière des torches de l’espérance ou lors d’un moment d’évocation de leurs parcours de douleur, sachons exprimer notre gratitude et dire notre fierté de ce qu’ils ont été au nom de la France éternelle.
N’oublions pas ce qu’a écrit André Malraux, Compagnon de la Libération : « La plus belle des sépultures des morts, c’est la mémoire des vivants ».»
Hervé Chabaud - Secrétaire général adjoint de l’ANMONM - Président de la section Marne
1: Revier: (abréviation de l'allemand Krankenrevier, le quartier des malades), dans le langage des camps de concentration nazis, était un baraquement destiné aux prisonniers malades.
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Source : Publication ANMONM - Siège
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